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vendredi 28 août 2009

Bob Dylan & Moi.

J'ai écouté beaucoup de musique cet été. J'en avais davantage besoin qu'à l'ordinaire.

Outre mes compagnons habituels, Cat Power, Tom McRae, Tindersticks, Walkabouts, Greg Brown, Midnight Choir, que je vous engage vivement à fréquenter si ce n'est déjà fait, je suis revenu vers Leonard Cohen et surtout Bob Dylan.

Bob et moi c'est une longue histoire qui remonte au temps où je ne comprenais pas un mot de ce qu'il disait. Je n'étais sensible alors qu'à l'énergie souvent rageuse et désabusée qui se dégageait de ses chansons.

Assez vite tout de même j'ai cherché à savoir ce qu'il racontait. Un éblouissement dû pour l'essentiel à l'adéquation entre la musique et le texte. J'ajoute que la langue anglaise se prête mieux que la notre aux ellipses et raccourcis d'images qu'impose le genre.

Ce qui est stupéfiant c'est la phénoménale maturité de ses texte compte tenu de la précocité de leur écriture. En écrivant cela, je pense par exemple à l'album "Highway 61 Revisited" et la chanson éponyme.

Il est toujours formidable d'inspiration, d'axe et de ton, mais s'il chante l'amour il y est sublime parce que débarrassé de tout pathos, que l'objet de cet amour soit ascendant ou désenchanté son point de vue reste comme extérieur..."Lay Lady Lay..." " Don't Think Twice". "Senor", "A Cup of Coffee"...

Cela se passe comme si dès l'âge de vingt cinq ans il avait tout vécu, avec le talent de nous faire croire que nous inventons l'histoire pendant qu'il nous la dit, ou mieux encore que nous la vivons, et qu'il la commente avec acuité, comparant, l'air de rien, son expérience à la notre.

Ma définition de l'artiste tient en peu de mots: "Celle ou celui qui modifie notre perception du monde". Je pense que Bob Dylan est probablement par le nombre et la qualité de son travail un des artistes majeur du siècle passé.
C'est ce que dit aussi le magazine Rolling Stone, qui a retenu comme la meilleure chanson du siècle " A Simple Twist of Fate" dont je me fais un plaisir de vous proposer le texte. A vos dictionnaires.

A voir pour se convaincre de ce qui précède le film de Martin Scorcese "No Direction Home"

A simple Twist of Fate (Bob Dylan)
They sat together in the park
As the evening sky grew dark
She looked at him and he felt a spark tingle to his bones
It was then he felt alone and wished that he'd gone straight
And watched out for a simple twist of fate.
They walked alone by the old canal
A little confused I remember well
And stopped into a strange hotel with a neon burning bright
He felt the heat of the night hit him like a freight train
Moving with a simple twist of fate.
A saxophone someplace far off played
As she was walking on by the arcade
As the light bust through a-beat-up shade where he was waking up
She dropped a coin into the cup of a blind man at the gate
And forgot about a simple twist of fate.
He woke up the room was bare
He didn't see her anywhere
He told himself he didn't care pushed the window open wide
Felt an emptiness inside to which he just could not relate
Brought on by a simple twist of fate.
He hears the ticking of the clocks
And walks along with a parrot that talks
Hunts her down by the waterfront docks where the sailers all come in
Maybe she'll pick him out again how long must he wait
One more time for a simple twist of fate.
People tell me it's a sin
To know and feel too much within
I still believe she was my twin but I lost the ring
She was born in spring but I was born too late
Blame it on a simple twist of fate.

dimanche 26 avril 2009

Le Goût de la Madeleine le Soir au Fond du Canapé

Maya Sansa/Carla s'installe au piano, et déroule l'impromptu opus 90 de Franz Schubert.
Denis Podalydès/Sartre, s'approche d'elle lentement, sans risque, mais il fait comme s'il y en avait un.
Tout est improvisé, même s'il semble bien que Maya Sansa/Carla ne soit venue que pour ça.
Elle joue et Schubert emplit l'air et rythme l'instant.
Sans un mot et sans que Maya Sansa/Carla ne cesse jamais de jouer, la main de Denis Podalydès/Sartre franchit la douane, glisse sous le pull trouve le sein, s'y arrête, puis glisse vers d'autres intimités.
Denis Podalydès/Sartre se penche vers Maya Sansa/Carla, leurs joues se frôlent les bouches s'effleurent.
En toute délicatesse.
Fondu.

Vu in "Sartre, l'Âge des Passions" film de télévision réalisé par Claude Goretta

lundi 13 avril 2009

Alexander Calder au Centre Georges Pompidou

Le bonheur vaut douze euros.
Il y avait beaucoup de clients.
Généralement, la foule c'est gênant, là, non, car le spectacle est autant sur les murs, dans les vitrines et sur les visages réjouis et émerveillés des visiteurs de tous âges.
Calder, c'est un concentré constant de fantaisie, d'ironie, de gravité, et de génie.
Courrez - y!

vendredi 20 mars 2009

Hiver Dernière.

Bashung a profité du premier ciel bleu pour nous tirer des larmes, il savait que nous n'étions tous que des menteurs nocturnes, diurnes à l'occasion.
Il vole donc dans l'azur au moment où Warhol Andy ramène sa fraise et ses couleurs, et passe au ras de Calder Sandy autre équilibriste en poésie aérienne.
Aujourd'hui j'ai le tintamarre calme, ce qui n'exclut pas une propension à la dévastation intérieure.
Chamboulé par Eastwood Clint, sa belle auto, et ce qu'il nous montre d'humanité et de profondeur film après film.
J'ai le bouleversement au bord des lèvres et les yeux humides. Si vous me chatouillez je vous préviens, je ne vais pas rire.
Sans doute un effet du temps qui passe et qui lasse, avec déjà, derrière, une cohorte de trépassés sublimes, d'illusions tordues (contraction de tortue et de perdues), et cadavres dans le placard.
Dans ce cas là on se dit que demain ça ira mieux, qu'on est bien désolé d'avoir perturbé ces messieurs dames, et qu'on va passer à d'autre considérations plus domestiques telles que passer l'aspirateur.

mardi 19 août 2008

Rose bordé de Noir & Noir bordé de rose.

"Le Mari de Coiffeuse" et "Le Scaphandre et Le Papillon" ont au moins deux points en commun: de m'avoir donné la chance de participer à leurs fabrications réciproques (oh combien euphorique!), et de n'avoir rencontré qu'un succès moyen lors de leurs sorties en salle en France.
"Le Mari de Coiffeuse" a fait une très belle carrière au Japon. Avec le temps, il est devenu pour beaucoup une référence ici aussi.
Je constate aussi, avec plaisir, qu'aujourd'hui un nouveau public jeune le découvre et se retrouve dans sa fantaisie, sa sensualité et son absolu.
C'est un film rose largement bordé de noir, réalisé avec grâce et délicatesse par Patrice Leconte, dans la lumière caressante et subtile d'Eduardo Serra.

Avec:
Jean Rochefort , Anna Galiena , Roland Bertin , Maurice Chevit , Philippe Clévenot , Jacques Mathou , Claude Aufaure , Albert Delpy , Henry Hocking, Ticky Holgado , Michèle Laroque , Anne-Marie Pisani , Pierre Meyrand , Yveline Ailhaud , Julien Bukowski Youssef Hamid , Laurence Ragon , Arlette Tephany , Christophe Pichon , Thomas Rochefort


Pour "Le Scaphandre et Le Papillon", le public s'est effrayé, il a eu tort car c'est un film qui lui voulait du bien.
Si l'argument est noir à l'évidence, a contrario, c'est le rose qui domine, un rose vivace traversé d'éclairs pourpres.
C'est un film qui rend fier chaque spectateur, d'être là, devant.
C'est un film qui me rend fier, pour ce qu'il est, et humble en regard du lieu où il se déroule pour l'essentiel (l'Hôpital Maritime de Berk), des personnels et des patients. C'est un film qui nous rend meilleurs, qui change le regard sur le handicap, minime ou majeur, sans pathos.

Julian Schnabel géant généreux et bienveillant, a traduit au plus juste le roman de Jean Dominique Bauby et le tandem qu'il formait avec Janusz Kaminski son Chef Opérateur, nous donnait chaque jour à voir ce que Jean Do avait vu.

Avec:

Mathieu Amalric , Emmanuelle Seigner , Marie-Josée Croze , Anne Consigny , Patrick Chesnais , Niels Arestrup , Olatz López Garmendia , Jean-Pierre Cassel , Marina Hands , Max von Sydow , Gérard Watkins , Théo Sampai , Fiorella Campanella , Talina Boyaci , Isaach De Bankolé , Emma de Caunes , Jean-Philippe Écoffey , Nicolas Le Riche , Anne Alvaro , Françoise Lebrun , Zinedine Soualem , Georges Roche Agathe de La Fontaine , Yves-Marie Coppin , François Delaive , Franck Victor , Laure de Clermont-Tonnerre , Virginie Delmotte , Daniel Lapostolle , Philippe Roux , François Filloux , Elvis Polanski , Cedric Brelet von Sydow , Sara Séguéla , Vasile Negru , Marie Meyer , Ilze Bajare , Anna Chyzh , Antoine Bréant , Azzedine Alaïa , Michael Wincott , Jean-Baptiste Mondino , Lenny Kravitz , Farida Khelfa

lundi 21 juillet 2008

Miroslav Tichy

A Beaubourg du 25 Juin 2008 au 22 Septembre 2008

Ça c'est une émotion!

La sensualité des images nous bouscule d'entrée. Il photographiait ces femmes à leur insu. On sent le souffle coupé de celui qui les a ainsi capturées, mais c'est, paradoxalement, par leur pudeur et leur retenue que ces images nous imprègnent, par la pureté d'un geste, d'une attitude, d'un abandon, par la grâce traduite par la sensibilité hors pair d'un grand artiste. Tichy fut d'abord peintre.

Femmes donc, exposées au regard et regardées par lui et, aujourd'hui, par nous mêmes, sensation de coup d'oeil en coin, furtif, fasciné, sans lourdeur. Elles sont offertes et inaccessibles, là pour l'éternité.

En prime dans une vitrine sont exposés les appareils photos "primitifs" fabriqué par ce lucide zinzin de génie avec lesquels il a réalisé ces images magiques.

Courrez y, ça aère.

Images et éléments biographiques sur:

http://www.tichyocean.ch/Documentations/Works

samedi 28 juin 2008

Viva Ronit Elkabetz!

Il suffit d'avoir vu les cinq premières minutes de "Prendre Femme", co - réalisé avec son frère Shlomi, pour comprendre qu'on est au sommet et qu'on n'en redescendra pas.
Le cinéma Israélien tient là un soleil noir d'un éclat incomparable, et n'être pas le premier à le dire n'en atténue pas l'évidence.
La couverture et le bel article du Monde2 dans son N°227 dit d'elle "Etoile". Tant qu'on est au firmament, on ne va pas se battre.

Pour ce qu'on en voit il va plutôt bien ce cinéma là, en rappel "Les Citronniers" déjà mentionnés par ailleurs, et "La Fiancée Syrienne" de même que le cinéma Palestinien, dont on se souvient du bouleversant "Paradise Now".

Donc à ne pas manquer, dès que ça repasse, entre autre le 2 Juillet à 17h30 dans le cadre du Festival "ParisCinéma" au MK2 Bibliothèque, le jour même de la sortie de son second opus "Les Sept jours" au même endroit. (Vérifiez quand même les horaires).

http://www.pariscinema.org

lundi 16 juin 2008

Meryl Streep

La regrettable disparition de Sydney Pollack m'a ramené vers "Out of Africa". Je n'ai pas été déçu d'y revenir.
Meryl Streep contribue à la grande beauté du film. Elle est de ces actrices dont rien de ce qui peut lui arriver, quelque soit le film, ne peut me laisser indifférent.
Entendre Meryl/Karen dire au comble du tourment, "Quand Dieu veut nous punir, il exauce nos prières" ça fiche le frisson...

En plus, ça c'est souvent vérifié. Pour peu qu'on prie.

lundi 12 mai 2008

Hiam Abbas est une comédienne épatante!

Ce n'est pas bien de parler des gens dans leur dos, mais tant que ce n'est pas pour dire du mal, on peut.
Oui, vraiment elle l'est, tant par son jeu, que par ses choix.
Ceci s'adresse bien sûr à ceux qui ne la connaissent pas encore.
Ne la manquez pas en ce moment dans "Les Citronniers" d'Eran Riklis, lequel l'avait déjà dirigée dans "La Fiancée Syrienne".

lundi 14 avril 2008

Joseph L Mankiewicz

(1909 - 1993)

Scénariste/Producteur/Réalisateur.

Je ne suis historien de rien, pas plus expert.
Mon propos est d'inviter ceux qui me lisent à partager mes émotions. On ne trouvera pas ici de superlatif. Il s'agit d'un regard.

Donc hier Sandy, et aujourd'hui Joe.

Oui, Joe. Sa manière d'aller derrière ce qui scintille me touche. Il a une patience d'horloger pour démonter et remonter les rouages des ambitions, des sentiments humains, il nous entraine sans nous ménager, mais avec une élégance infinie, dans les replis les plus enfouis de nos secrets.
Car c'est de nous dont il parle en nous faisant croire qu'il s'agit de l'autre, là, sur l'écran, mais quand longtemps après les images nous reviennent nous nous reconnaissons sans l'ombre d'un doute, dans ce que nous avons de meilleur ou de pire. Son cinéma est intime, pas intimiste.

Je ne peux que recommander de voir et de revoir, "The ghost and Mrs Muir", "A letter to 3 Wives" "All about Eve" "The Barefoot Contessa" "Sleuth"

N'hésitez pas c'est en vente libre...

et pour qui aime les listes:

http://www.imdb.com/name/nm0000581/

dimanche 13 avril 2008

Alexander Calder

Trois fois Calder plus une. La première à l'exposition Calder Intime au Musée des Arts Décoratifs de La Ville de Paris en 1989. Les sculptures fil de fer et au fond une table de trois mètres sur trois pleine de petits mobiles tous en mouvement par l'air déplacé par les visiteurs; l'impression que le plateau de la table dansait...

La seconde, dans la brume sur le parvis de La Défense par un matin de l'hiver 1992...




La troisième lors de l'Exposition de 1996 au musée d'Art Moderne de la ville de Paris, où dès qu'on franchissait la porte, avant même de voir quoique ce soit on pouvait entendre provenant de la première salle des rires d'enfants.

Et une en plus pour le film tourné par Carlos Villerbo en 1974 sur le Cirque où le géant génie débonnaire refait pour la caméra le spectacle qu'il offrait à ses amis dans les années 30.
voir:
http://www.filmsduparadoxe.com/calder.html
aussi bien sûr
http://calder.org